Bourg en Bresse juin 2023 - 600 kms - Qualification Paris Brest Paris

Cette semaine précédant le BRM de Bourg fut sous tension. En effet, tous les pré-inscrits ont reçu un mail de l’organisateur informant que nous étions 8400 pour 8000 place ! Ce qui exclut de facto les nouveaux candidats à cette épreuve n’ayant pas de brevet 2022.

L’audax club Parisien pense procéder à un tirage au sort en cas de dépassement du nombre maximum. Il ouvre dès le 27 à midi une confirmation des pré-inscriptions. Je ne vous dis pas la fébrilité de mon index à 11h 59 min 59 sec pour me connecter et confirmer :-(((

Mais tout s’est bien passé ; quelques errements – la fébrilité- sur le site et j’ai pu ( ainsi que mon frère et mon gendre) confirmer, à la réserve près qu’il faut encore valider le 600km. :-)))

Samedi 3, on entre dans le dur. C’est à mon sens le cap le plus délicat à franchir. Plus dur que le PBP car on est en autonomie totale : pas de ravitaillement, de dortoir, de douche, de fléchage…

Jamais jusqu’à présent, je n’étais passé par Les Echarmeaux à l’occasion d’un BRM. Ce sera la troisième fois cette année ! Depuis La Clayette dans un sens puis dans l’autre par la vallée de l’Arbresle, par Beaujeu pour finir ! ! !

Nous y voilà ! Ce samedi 3 juin, prêts au départ. En définitive, je serai accompagné de Gilles mon gendre qui souhaite assurer un 600 sans pluie !

Au départ du club

Partis groupés de Bourg, la séparation eut lieu dés le premier arrêt « propice » dans l’approche du col des Echarmeaux- face au mont Brouilly-. Nous restons quatre ; deux Gilles un de Blanzy l’autre de Claix, un Jean-Louis (ASPTT Lyon) et moi même.

S’en suit une succession de petites montées précédant des plongées vers des trous de verdure où chantent des rivières accrochant parfois follement aux herbes des haillons d’argent… Mais heureusement pas de soldat jeune bouche ouverte… Pas de cathédrale qui descend ni de lac qui monte… Heu ; pardon, je m’égare !

Cela pour dire que tout le brevet se fait en « fractionné », ce que déteste mon petit organisme qui apprécie davantage un effort prolongé mais régulier.

A défaut de pluie, la température monte très vite, 28°,3 dans l’après-midi au point d’occasionner un abandon.

Troisième contrôle : 18h23, pas de commerce ouvert

Jean-Louis ne voulant pas être une charge pour le petit groupe nous demande de prendre le large. Ok, il va rouler avec un cyclo de même niveau…

Lurcy-Lévis, arrêt dîner bienvenu. Cinq ou six gars plus rapides ayant dîné, sont sur le départ. Il nous faut bientôt allumer nos phares et endosser les gilets jaunes. Sans attendre une arrivée à un rond-point.

Dans la nuit, petit arrêt dans le fossé pour une petite sieste d’une demi-heure. Gilles (de Blanzy) ne souhaitant pas s’arrêter poursuit son chemin. Plus loin, je me surprends à faire des micro coupures de sommeil suivies d’embardées : nouvel arrêt ; couverture de survie, petit dodo sous un abri bus, reprise de notre activité.

Nous dépassons plusieurs cyclo sous abri bus aussi …

Quatrième contrôle

Château -Chinon, Autun, les montagnes russe se suivent et se ressemblent.

J’ai, par le passé, déjà évoqué cet écrivain Roger Vailland et son nom me revient à l’occasion du passage à Cluny.

L’histoire est aussi célèbre que complexe et le rapport à Cluny lointain mais tout de même : La légende d’ Heloïse et Abélard. Mise en chansons, romans ( Rousseau ; La nouvelle Héloïse), pièce de théâtre (celle passionnante de Vailland ) et plus récemment pot de caste et expositions.

Pour faire simple : Fulbert, chanoine de son état et oncle de Héloïse embauche Pierre Abélard, philosophe et théologien, comme précepteur pour sa nièce. Lequel philosophe s’empresse de séduire la nièce et d’avoir un enfant avec elle ( Astrolabe ). Suite à maintes péripéties, Abélard est émasculé sur ordre du chanoine et se fait abbé. Si d’ aventure vous passez par le Père Lachaise, vous pouvez contempler leur gisant où les deux amants se trouvent dans le même catafalque…

Pardon pour la digression…

Après Cluny, ite missa est comme on dit dans certain culte... Erreur, les montagnes russes sont encore là, la fatigue aussi ! 500Km ça vous rend humble. Je dois confesser quelques moments de lassitude, par chance, le soleil de plomb se fait discret derrière de providentielles et protectrices nuées sombres.

Contrôle 6 et dernier avant le graal : Lescheroux.

A une quinzaine de l’arrivée, comme le cheval de mon grand-père sentant l’écurie, petit regain de puissance exclusivement cérébrale ( virtuelle donc) et légère accélération (réelle quant a elle, très légére )…

Peu de monde à l’arrivée, les 40 participants se sont bien répartis le long du circuit. Nous apprenons l’abandon de Richard avec qui nous avons roulé un bon moment. Il avait prévu un arrêt de quatre heures chez des amis logeant sur l’itinéraire. Mais sortir d’un lit douillet pour enfourcher un vélo dans la fraîcheur de la, nuit relève de l’exploit, à tout le moins d’une bonne dose de volonté seul qui plus est.

Gérard, président du club CBCA ( Cyclo Bressan Charles Antonin ) nous accueille avec bienveillance et casse-croûte. La validation n’est, avec l’internet, qu’une formalité. Quand nous évoquons avec lui la difficulté de ces permanentes montagnes russes, il nous répond que celui qui réussit son brevet réussit le PBP. Nous voilà rassérénés…

Quelques nombres :
Dst : 605 km, moyenne 23,29 km/h, 25h 30 de roulage, 31h 40 de temps total, D+ 6817 m.

Les leçons : prévoir plus de nourriture embarquée, avancer légèrement la selle ( l’accessoire cycliste ! ), peaufiner le réglage des dérailleurs. Renouveler le stock de PQ pour la selle ( pas l’accessoire).

L’objectif de terminer en 30 h plus ou moins 1h est débordé de 40min. Petite précision ; Pour être homologué, une fourchette d’heure d’arrivée est imposé par l’organisateur, ainsi, par exemple, l’arrivée à Bourg en Bresse devait se faire entre 1h59 et 23 h le dimanche soit 21 heures. 14h 40 pour mon Gilles et moi.

Par comparaison la fourchette au premier contrôle est de 9h28 à 12h36 soit 3 heures.