Gillonay juin 2023 - 600 kms - Qualification Paris Brest Paris

LE TOUR DU VENTOUX PAR LA NESQUE

Je réponds, en ce 18 juin à l’appel irrésistible du Gillonnay cyclo club pour un dernier brevet de qualification au prochain Paris Brest Paris. Ce qui n’est pas du gâteau !
Une quarantaine de candidats au départ que l’on sent tous affûtés et motivés.

Dernières inscriptions,dernier café avant le départ.

La montée de Thodure éclaircit un peu le peloton et crée un groupe de 20 cyclos en tête. Petit à petit, chacun prenant la mesure de ses forces, ce groupe là s’étire et, avec Christian-mon frère- nous naviguons dans une unité de 6 hommes ( A noter que, c’est étonnant et rare, pas une dame au départ!).

Direction plein sud par Le Grand Serre, Romans, Chabeuil a deux pas de chez Christian, Allex, le col du Devés et un premier contrôle à Cléon d’Andran km 113.Partis de Gillonnay à 5h, il est maintenant 9h. Un petit vent favorable nous aidant gentiment.

Contrôle à Cléon d’Andran et pause café.Cyclotouriste c’est aussi prendre du temps !

Nous nous dirigeons maintenant avec impatience et inquiétude vers Ville sur Auzons km 204 prochain contrôle qui précède les terribles Gorges de la Nesque.

Pour les yeux les plus perçants, c’est bien le Ventoux que l’on devine au fond !

Inutile de penser à quelque fraîcheur apportée par le torrent de la Nesque ! La route est en belvédère et de toute façon,la Nesque n’est à sec que 365 jours par an, parfois plus ...

Température : entre 32 et 35°c.

Agréable descente vers Sault, la vitesse donne un petit sentiment de fraîcheur. Sault, 39°c oublions la fraîcheur ! Remplissage de bidons.

Le plein SVP avant l’enfer de la Nesque sous l’œil goguenard du canard!

Passé l’ancien plateau belliqueux d’Albion ( transformé en champ photovoltaïque, laboratoire sismique et observatoire astronomique) nous roulons vers la patrie de Giono ( Manosque km 301) et les paysages aimés de Vasarely et tutti quanti...heu non, pas lui…

Forcalquier- Bombardé par pur plaisir par les Anglo-Américains selon Giono-.Arrêt dîner pasta partie en la compagnie sympathique de deux cyclos de Gières avec qui nous n’arrêtons pas de nous dépasser, redoubler, redépasser et cela jusqu’à l’arrivée !

Sisteron km 372 contrôle 22h18. Les phares sont allumés depuis Forcalquier, on ne voit plus les paysages, nous roulons dans un silence seulement perturbé par le chant flûté des oiseaux.

Sisteron noctibule

Et là, c’est le drame !

Remontant, inconséquent, la vallée de la Méouge dans la nuit profonde, à la lueur de nos phares, roulant à environ 30km/h, je suis violemment agressé par un chevreuil exigeant sans doute un baiser ; non consenti faut-il le préciser ?

A une seconde près, il me sautait dessus ! Il s’est contenté de me couper la route à un mètre à peine         Peut-être l’aurais-je évité s’il n’avait rebroussé chemin quasi sur place.

Bilan : impact violent avec la bête, contact en plein flanc, chute inévitable. Gros œuf de pigeon immédiat coude droit, éraflures jambe droite, coudes, hanches. Ongle d’un doigt à moitié arraché, doigt contigu douloureux. Voilà pour la viande. Côté mécanique : repose main gauche à changer, poignée gauche...gauchie et descendue d’un bon centimètre, selle et manivelle éraflées, cintre dévié et, à contrôler, peut-être tordu, dérailleur arrière déréglé peut-être patte pliée ! ! ! Gasp…

Côté animal sauvage heu… Pas de nouvelle, j’espère ne pas l’avoir blessé, il disparut aussi vite qu’il surgit.

Passé ce fâcheux incident, nous remontons derechef la vallée de la Méouge dont nous ne voyons que...le bruit du torrent égayant la nuit accompagné parfois du chant éraillé des rainettes.

Le thermomètre marque 11°c, on a perdu 24° en quelques heures !

Changement de vallée nous voilà dans les gorges de Trente Pas avec la même visibilité que dans la Méouge… Petit arrêt dodo dans les couvertures de survie, l’occasion d’être dépassés par 4 ou 5 cyclos.

Bourdeau km 484 5h05 contrôle. Le jour chasse la nuit petit à petit. L’horizon montagneux noir s’éclaircit un peu plus chaque instant.

A partir de là, et même de plus tôt, nous connaissons la route par cœur y ayant circulé toute notre jeunesse, Christian surtout qui n'a pas quitté la région, connaît précisément toutes les difficultés-ce qui n'est pas forcément un avantage ! -.

La météo annonçait un vent du sud favorable que nous attendions avec gourmandise. Hélas, pas plus de vent que de beurre en branche pour longer les contreforts du Vercors.

Crest 7h arrêt petit-déjeuner bienvenu ; café croissant, café encore.

Saint Marcellin km 577 9h04, contrôle. Arrêt pinte.

Dernier effort avec le col de Toutes Aures escaladé à allure de grands-pères ( ce qui nous convient parfaitement l'étant tout deux! ) et nous basculons vers Gillonnay. Fin du voyage.

Accueil chaleureux des cyclos de Gillonnay toujours prêts à tout pour nous être agréables.

Et c’est vraiment agréable ! Un grand merci.

Stats : 601,84 km, 24,6km/h de moyenne en déplacement, 7900D+, 24h 33min de selle, durée totale 30h 05 min.

Un nombre rigolo : 600km= 600 000 m, à raison de 2,085 m par tour de roue donne 287769,78 tours soit à environ 4 m par tour de pédale : 72 000 tours de manivelles…

Il faut à présent maintenir cet affutage jusqu’au 20 août pour LA grande épreuve…..

A suivre...