Quelle(s) aventure(s) ! La consécration ou l'abandon...

Des nouvelles de Cédric, un jeune Grenoblois de nos amis qui visait 52 heures ( c'est un météore ! ) et qui a malencontreusement croisé la route d'un ... chevreuil. Lequel l' envoyé manu militari dans le fossé. Sans sa montre connectée signalant l'accident à sa compagne, il y serait encore !!! Bon, un cyclo allemand l'a vu disparaître devant lui et lui a prodigué les premiers secours. Pommettes fracturées, nez cassé, perte de connaissance, séjour à l'hôpital...

Longtemps sans nouvelle de Julien, celui-ci est arrivé au terme de son projet avec un petit dépassement.

Pour en venir à notre voyage :

Débriefing vélo : Epatant, pas un reproche à la machine. J'ai hésité à changer la chaîne, neuve en mai, mais presque en limite d'utilisation. Je ne me suis pas senti le cœur de la spolier de ses efforts de préparation. Et je crois qu'elle m'est reconnaissante de sa participation.

Débriefing éclairage électronique embarquée : Dynamo sans faille, régulateur...régulier, phares sans défaut, batterie tampon en forme, GPS fiable.

Débriefing bonhomme : Le sujet souffre d'un manque manifeste d'adaptabilité aux températures élevées (44° relevés) ce qui réduit considérablement son rendement et met en péril la réussite de l'épreuve.

Son fondement n'a pas posé de problème ; merci les cuissards club. Aucun souci de dos ; merci la selle cuir. Pas de complication cervicales.

Un PBP ne se conçoit pas sans un certain folklore.

Ni sans quelques machines bizares :

Avant l'effort, les trois compères :

Sans oublier Julien, mon co-interwievé :

La salle de restaurant :

Le dernier repas avant le grand saut en présence de Cédric le malchanceux, victime d'un inconséquent chevreuil facétieux.

Le sas de départ :

Quelques minutes après, c'est le départ, il est 17h ; 120km jusqu'à Mortagne au Perche, ville natale du philosophe Alain. Pas de contrôle mais un accueil chaleureux.

De nuit, nous atteignons Villaines-La-Juhel km 203, premier contrôle.

Peu avant Fougères km 293, dépannage d'un cyclo ayant cassé sa chaîne. Sympa le petit rivet à positionner dans la nuit !

Casse-croûte à Fougères.

Les arrêts s'enchaînent ; petit déjeuner à Tinténiac km 354. Déjà les premières siestes !

Nous traversons Saint Méen-Le-Grand, patrie de l'immense Louison Bobet.

Tout va bien jusqu'à Loudéac, j'ai "la banane", bien conscient de la chance que j'ai d'être là.

Le plus dur est devant nous. Une succession de toboggans style fractionné peu à mon goût ni à mon cardio !

Carhaix-plouguer km 515, Premier passage de la nouvelle tenue club ASCR.

La preuve :

Brest km 604. Arrêt prolongé ; douche, repas, deux heures de somme pour les bêtes de somme que nous sommes!

Sauf que, la fatigue aidant, j'oublie mes lunettes de soleil - verres correcteurs - à la douche. Le temps de m'en apercevoir un cyclo m'a succédé et chapardé lesdites lunettes inutilisables pour lui.

Le genre de petit larcin qui vous sort de la quiétude cotonneuse et béate qui suffisait à votre bonheur et bêtement vous empêche de dormir tranquille.

Et nous voilà déjà sur le retour, heu, je parle du parcours ! La fatigue commence à se manifester, le moral un peu en baisse - irrationnellement le chapardage pèse lourd-, nouveau passage à Carhaix. Nous saurons plus tard que l'ami Julien y était en même temps que nous ! 8h16 aller pour lui- parti beaucoup plus tard- 8h10 retour pour nous !

Les épuisantes montagnes russes ne le sont pas encore (épuisées). Il faut atteindre Loudéac pour voir s'assagir le profil.

Sauf que le thermomètre monte à 37,8° vers Tinténiac impliquant, pour moi, grand sensible du Celcius, un net ralentissement... et le début du doute quant à la réussite finale.

Il faut bien dire que dans tous les contrôles, l'accueil était formidable avec des encouragements, de petites attentions discrètes comme un bravo manuscrit au bas du tampon de contrôle...

Arrivée à Mortagne au Perche km 1099 où l'ambiance est toujours délirante ; sono à donf, animateur en délire, foule sentimentale. Etant partis de Rambouillet dés la première heure, seulement un millier (!) de cyclos sont passés et la grande fête se prépare pour l'accueil du plus grand nombre. Festif je vous dis !

Le final n'est plus qu'une formalité ; moins de deux cent km à franchir et pas des plus durs.

Mais le sort en a décidé autrement. Christian subit une perte de tonicité du cou et nous avons dû bricoler une sorte de prothèse lui tirant la tête vers l'arrière. Malheureusement, son champ de vision réduit ne lui a pas permis d'éviter une bordure de trottoir : Chute, blessure légère, roue avant inutilisable et irréparable, pompiers, gendarmes...

Christian reparti avec la maréchaussée qui le déposera à Dreux, nous reprenons la route, Gilles et moi pour les 75 km restants sachant pertinemment que nous étions hors délai...

Les organisateurs Drouais ont été épatants. Avant même que nous n'arrivions sur le site, une voiture était partie récupérer le vélo accidenté ! Arrivé au contrôle, c'est par téléphone que j'ai guidé le bénévole pour lui indiquer l'endroit où était caché cet engin. Incroyable ! ! !

Dreux Rambouillet une quarantaine de km au bord de l'épuisement, Gilles en pleine forme, mon épaule et son inutile infiltration de plus en plus sensible. Arrivée nuitamment sous de sympathiques applaudissements, dernier pointage. La fête est finie !

Mais quelle belle médaille...

PS : Après discussion avec l'organisateur, une remise d'une heure nous est accordée pour le temps passé avec pompiers et gendarmes ce qui devrait suffire pour être dans les délais.

Crédit photos : Gilles, Marcel.

1218 km, 11000D+, 81h de temps total, Env 20 000 calories consommées...

Infinie reconnaissance aux quelque 2000 bénévoles indispensables à la réalisation de cet évènement.